Mon jardin en janvier.
Janvier, tout semble endormi au jardin.
Par la fenêtre, je regarde les arbustes nus, immobiles, figés comme des statues. Seuls les oiseaux, attirés par les graines installées par-ci par-là dans le jardin, créent une joyeuse animation en dessinant des arabesques d'un arbre à l'autre.
Mais ce décor statique est illusoire. On n'a pas idée de l'activité qui se joue en catimini dans les coulisses.
Mi-janvier, par une belle journée ensoleillée, j'ai découvert que, sans bruit, sans publicité la nature prépare déjà le spectacle de l'année.
Cachées sous les feuilles dans la haie champêtre, j'ai vu des primevères qui, en toute discrètion, s'émoustillaient au moindre rayon du soleil.
Elles sont les premières fleurs à braver l'hiver, lancant la nouvelle collection 2013 au jardin.
Violettes ou blanches, elles ouvrent leur pétales pour profiter du soleil qui a l'audace de briller un peu en janvier.
Mais l'hiver n'en fait qu'à sa tête et le 20 janvier, la neige a refroidi les ardeurs des petites primevères.
Fini le bain de soleil, blotties contre les feuilles épaisses et crénelées, elles attendent patiemment le redoux
Dans les coulisses, il y a aussi l'héllébore ou fleur de Noël qui est dans les starting-block. Elle porte déjà ses gros boutons qui donneront de belles fleurs roses et blanches.
Par une journée grise et tristounette, j'ai vu la merlette qui faisait le guet sur le liquidambar. C'est amusant, dans le couple, le merle est fardé et parade avec son bec jaune tandis que sa dame est beaucoup plus discrète et passe inapercue.
Voyez quand on y regarde bien, on voit les bourgeons sur les branches.Oui oui le printemps se prépare.
Et puis et puis, il y a l'unique, l'incortournable, celui qui ravit tous les jardiniers. Le fameux rouge-gorge, compagnon sympathique, fidèle au rendez-vous dès l'automne et qui ne donne plus de nouvelles dès que le printemps revient.
Moi je l'adore et je guette ses apparitions avec plaisir. Solitaire, même s'il accompagne souvent le merle ou s'il approche les mésanges, il est plus souvent parterre à récupérer les graines tombées des mangeoires que perché dans les arbres.
Avec beaucoup de patience, Roland a réussi à immortaliser la pause du rouge-gorge dans la mangeoire. Je l'ai déjà dit, les fils dans la mangeoire ne sont pas jolis mais ils ont pour but de stopper l'ardeur des pies gloutonnes qui, en deux temps trois mouvements, engloutissent le stock des graines et s'enfuient avec les boules de graisse.
A la maison en janvier, c'est l'amaryllis qui apporte une touche de gaieté, de couleur et d'exotisme.
J'ai ramené en 2009 de notre balade en Hollande des bulbes de fleurs dont des amaryllis.
La fleur est impressionnante mais elle ne supporte pas longtemps la chaleur de la maison et fane malheureusement trop rapidement.
Une fois défleurie, j'abandonne la plante dans le garage et la laisse tout l'été dans un coin du jardin.
Voilà, janvier nous a quittés avec beaucoup de vent, de pluie et des températures clémentes.
Et sans qu'on s'en soit rendu compte, les bulbes sont sortis timidement de terre. Les messagers du printemps arrivent....