Jardiner rime avec travailler, piocher, biner, diviser, arroser....
Certains jours quand la terre est basse,
fourbu, éreinté, les bottes lourdes et crottées,
te revient certainement la chanson de Souchon :
"Tu verras bien qu'un beau matin, fatigué,
j'irai m' asseoir sur le trottoir d'à côté,
tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi,
assis par terre comm' ça "
S'asseoir par terre. Alain Souchon
Mais ces moments sont furtifs car le jardin rime surtout avec loisir et plaisir.
Après les efforts, quel bonheur de s'asseoir sur un banc pour observer, lire ou discuter.
"A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Et r'garder le soleil qui s'en va.
Te parler du bon temps qu'est mort et je m'en fous
Te dire que les méchants, c'est pas nous ".
Mistral gagnant. Renaud
"Sur notre banc ami, tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer,
Nous aurons une joie attendrie et toujours douce,
La phrase finissant toujours pas un baiser. "
L'éternelle chanson. Rosemonde Gerard
Ah le petit baiser sur un banc public. N'en déplaise aux gens qui voient de travers...
Les gens qui voient de travers
Pensent que les bancs verts
Qu'on voit sur les trottoirs
Sont faits pour les impotents ou les ventripotents.
Mais c'est une absurdité,
Car à la vérité ils sont là c'est notoire
Pour accueillir quelque temps les amours débutants.
Les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En se foutant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes,
Les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En se disant des "je t'aime" pathétiques,
Ont des petites gueules bien sympathiques.
Ils se tiennent par la main,
Parlent du lendemain,
Du papier bleu d'azur
Que revêtiront les murs de leur chambre à coucher.
Ils se voient déjà, doucement,
Elle cousant, lui fumant,
Dans un bien-être sûr,
Et choisissent les prénoms de leur premier bébé.
Les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En se foutant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes,
Les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En se disant des "je t'aime" pathétiques,
Ont des petites gueules bien sympathiques.
Quand la sainte famille Machin
Croise sur son chemin
Deux de ces malappris,
Elle leur décoche hardiment des propos venimeux.
N'empêche que toute la famille
(Le père, la mère, la fille,
Le fils, le Saint Esprit)
Voudrait bien, de temps en temps, pouvoir se conduire comme eux.
Les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En se foutant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes,
Les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En se disant des "je t'aime" pathétiques,
Ont des petites gueules bien sympathiques.
Quand les mois auront passé
Quand seront apaisés leur beaux rêves flambants,
Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds,
Ils s'apercevront, émus,
Que c'est au hasard des rues,
Sur un de ces fameux bancs,
Qu'ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour.
Les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
Ont des petites gueules bien sympathiques.
Les amoureux des bancs publics. Georges Brassens