Le jardin de Gondremer (88700 AUTREY HOUSSERAS)
Le Jardin de Gondremer
9° au mieux et temps pluvieux,
on n'a pas eu chaud le lundi de Pentecôte dans les Vosges.
Mais ce temps de canard ne nous a pas découragés pour retourner visiter deux jardins remarquables
découverts en octobre dernier : le Jardin de Gondremer et le Jardin des Callunes.
Chaque saison apporte son éclairage au jardin et ces deux jardins vosgiens sont particulièrement
beaux en automne et au printemps avec les plantes de terre acide.
Aujourd'hui nous allons visiter le Jardin de Gondremer
resplendissant sous les couleurs des rhododendrons.
De la famille des Ericacées, le genre Rhododendron compte plus de 800 espèces des plus variées,
arbustives, arborescentes, caduques, persistantes, ou semi-persistantes.
Grand nombre de ces arbustes viennent d'Asie mais aussi des régions montagneuses d'Europe.
Rhododendron, de rhodo rose et dendron, arbre signifie littéralement "arbre à roses".
Pour illustrer la balade dans ce jardin remarquable,
je vous propose un poème de Pierrette Micheloud,
"Rhododendron"
extrait de "Seize fleurs sauvages à dire leur âme".
"" Respirez un rhododendron, vous vous sentirez pris d'un vertige
semblable à celui du vent, lorsque l'orage se prépare.
Mais ne le respirez pas n'importe comment.
Les fleurs ne se livrent que par interférence.
Leur intensité ainsi que leur durée dépendent de notre don d'amour à leur égard.
Il est des gens au contact desquels elles se hâtent de mourir,
il en est d'autres, au contraire, qui ont le pouvoir presque miraculeux de les éterniser.
Si donc en vous penchant sur un rhododendron,
vous éprouvez ce vertige d'orage,
vous aurez brusquement la révélation de son histoire.
Un petit gnome des gisements granitiques fut soudain frappé
par un rai de lumière filtrant à travers un interstice du rocher.
Dès cet instant la nuit souterraine lui pesa si fort,
qu'il décida de partir à la conquête du jour.
Mais comment briser ce dur plafond de roc ?
la roche cruelle et résistante.
Des temps et des temps s'écoulèrent, puis tout à coup, ce fut le jour.
On arriva sur terre en pleine féerie de printemps.
On fit connaissance avec les arbres, avec les fleurs, avec les papillons.
On resta muet d'émotion devant l'infini du ciel.
On fit signe aux nuages qui vagabondaient à travers cette grande couleur bleue.
On voulut courir aussi, courir à leur poursuite.
Les pieds du petit gnome restaient pris dans le sol, comme des racines tenaces.
Puis, tourment nouveau, on devient amoureux d'une sylphide.
La toute aérienne et frivole se moquait bien de l'amour
d'un vilain gnome, prisonnier de la roche.
Elle passait avec indifférence,
caressant de ses ailes transparentes les claires orobes.
on se tordait les mains de désespoir.
Le printemps passa, puis l'été, et l'automne.
Ce fut l'hiver, la grande neige immobile, le sommeil.
Le gnome s'était endormi, lui aussi.
Sa vie suivait maintenant le rythme des saisons.
Un autre printemps revint, l'eau, les insectes, les fleurs.
Où es-tu, petit gnome des gisements granitiques,
toi qui voulus connaître la lumière, dis, où es -tu?
Il s'était transformé en un arbrisseau nain.
Des feuilles éclatèrent, puis des fleurs d'un rose passionné.
Seize fleurs sauvages à dire leur âme. Pierrette Micheloud
Nous retournerons dans un prochain billet nous promener
dans le Jardin des Callunes.
En attendant, vous pouvoir voir ou revoir le Jardin des Callunes en automne : C'est ICI