Les jardins de contes de fées du château du Rivau [37 LEMERE]
Au programme aujourd'hui, une promenade dans des jardins féériques
qui vont nous plonger dans les contes de fées et les histoires magiques.
Laissons vagabonder notre imaginaire et allons sans tarder visiter les jardins du château du Rivau.
Classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, le château médiéval du Rivau est isolé
au milieu des champs à une dizaine de kilomètres de Chinon.
Jeanne d'Arc y serait venue chercher des chevaux du roi pour le siège d'Orléans.
La visite commence dans la cour des communs où nous découvrons le potager de Gargantua.
Ce potager rend hommage à Rabelais né à quelques kilomètres du Rivau.
Dans le roman " Gargantua ", Rabelais cite en effet Rivau :
"... puisque Gargantua offre le château du Rivau au capitaine Tolmère
en guise de récompense à ses victoires lors des guerres pichocrolines... "
Les légumes sont plantés sur des plessis surélevés.
Cette technique était déjà utilisée au Moyen Age
pour protéger les cultures des rongeurs et autres mammifères.
Le paillage limite la corvée des mauvaises herbes.
Les allées gavillonnées apportent de la chaleur et une douceur visuelle.
CHAPEAU à ce potager qui a obtenu en 2016
le grand prix du potager innovant décerné
par la Société Nationale d'Horticulture de France pour son approche résolument écologique.
Les végétaux sont soignés uniquement au purin d'ortie.
Le potager a par ailleurs pour objectif
de promouvoir la valorisation culturelle des variétés légumières et locales d'autrefois :
le chou navet jaune de ST Marc, la citrouille de Touraine, le haricot barangeonnier, la sucrine du Berry ...
plus de 70 variétés de courges sont cultivées.
Un restaurant locavore sert des menus réalisés avec les produits du potager ou des alentours.
Lors de notre visite, le beau temps nous a permis de manger dans la cour du château,
un beau moment de détente et de gourmandise !
Regardez comme ils sont beaux ces artichauts !
Ils auraient été, avec d'autres nombreuses graines, ramenés d'Italie par Rabelais, passionné de botanique.
Ici, les artichauts symbolisent les chandeliers du château.
Des rosiers bordent les rangs de vigne.
Outre l'intérêt esthétique, le but est surtout de repérer les attaques de l'oïdium.
Les rosiers étant plus sensibles que la vigne à l'attaque de ce champignon,
ils sont malades en premier et servent ainsi d'indicateurs aux vignerons.
Des artistes ont installé des oeuvres d'art dans les jardins.
Uns sculpture en forme de godillot surdimensionné renvoie aux objets symboliques des contes de fées
et annonce le voyage au pays de l'imaginaire.
Une taupe géante émerge de la terre du potager.
Ravie de mettre son nez dehors,
elle accueille les visiteurs à leur arrivée dans le monde merveilleux du Rivau.
Un carroussel inaccessible symbolise le rêve autour des châteaux de légende
et renvoie aussi à la griserie du tourbillon sans fin du monde contemporain.
Autour du potager, les façades des écuries royales et du pressoir sont joliment fleuries.
Classés jardins remarquables, les jardins du château du Rivau sont labellisés
"conservatoire de la rose parfumée".
Les jardins accueillent plus de 400 variétés de roses et plus de 200 variétés d'iris.
Un partenariat a été mis en place avec le rosiériste David Austin
qui a la particularité d'obtenir des roses remontantes, ce qui permet une floraison de fin avril à octobre.
Nous avons visité les jardins du Rivau le 9 juin 2016
et c'était la bonne période pour admirer les rosiers.
Mais un jardinier qui désherbait les parterres nous a expliqué
que la semaine précédente avait été une catastrophe pour la manifestation
" Rendez-vous aux jardins" à cause des pluies abondantes.
Juin 2016 a en effet été particulièrement pluvieux
et la région Centre-Val de Loire a connu de spectaculaires inondations.
(l'autoroute A10 avait même du être fermée).
J'aime beaucoup cette allée avec les stipas dorés et gracieux au pied des arbres.
Des rosiers, des stipas pour la légéreté, des iris,
Des rosiers grimpants recouvrent entièrement la gloriette et c'est joli:
Iceberg Climbing et Claire Jacquier.
Approchons-nous du château à la belle façade blanche.
La potentille forme de belles bordures fleuries.
Majestueux, un paon sort du château.
Quatre paons dont deux blancs se promènent en toute liberté dans les jardins,
ce qui explique les "couches grillagées" dans le potager.
Nous traversons la cour intérieure pour nous diriger vers le jardin secret.
C'est le coin des rosiers, l'endroit est romantique.
Le jardin secret aux tonalités roses est charmant.
La douce musique de la chanson " j'ai descendu dans mon jardin..."
est diffusée sous les tonnelles de roses .
On oublie tout et on a 6, 7 ou 8 ans...
à l'ombre de la vigne et des rosiers aux couleurs tendres.
Les roses anglaises sont les reines de ce jardin secret.
Les valérianes roses et blanches résistent bien à la sécheresse
et se ressèment spontanément.
Les fleurs simples sont préférées aux hybrides
car elles attirent davantage les insectes pollinisateurs.
Les rosiers liane partent à l'assaut des murs d'enceinte des douves asséchées du château .
Le gazon est tondu à ras.
Cultivés depuis plus de 2000 ans avant J.C.,
les rosiers se prêtent à de nombreuses hybridations qui ont conduit
à la création de milliers de variétés.
C'est en plein XIVe siècle, avec les croisades, que les premiers rosiers exotiques
furent importés dans notre pays.
Dans un premier temps, ils se croisèrent naturellement avec des rosiers sauvages de nos régions,
dont l'églantier.
A partir du XIXème siècle des hybridations vont se développer, créant des milliers de variétés (cultivars).
A l'extérieur de la cour du château, un parterre d'entrelacs de lavandes
Cette promenade était l'apéritif de la visite,
un avant-goût de ce qui nous attend dans les autres jardins du château du Rivau.
Elle a- j'espère - aiguisé votre curiosité en vous donnant envie de continuer la promenade.
Les autres jardins du Rivau que nous découvrirons dans un prochain billet sont magnifiques et magiques.
Alors à bientôt pour la suite de la visite des jardins du château du Rivau.