Jardins Albizia (14240) CAUMONT-SUR-AURE
Allez, on y croit. Si le début d'année va encore être très difficile
et que le retour à la " vie d'avant" n'est pas pour demain,
le vaccin va nous permettre -dans quelques mois j'espère- de retrouver une vie plus sociale
en remettant en route les métiers actuellement à l'arrêt et en faisant revivre le monde de la culture.
En attendant les beaux jours, soyons très prudents, patients et gardons espoir.
Pour nous changer les idées, allons nous promener dans le Calvados
et allons visiter les beaux jardins d'Albizia.
Vous verrez, c'est bon pour le moral !
notre journée a commencé par la visite du cimetière américain de Colleville sur Mer
qui surplombe la célèbre place d'Omaha Beach.
J'y suis allée plusieurs fois mais à chaque fois, c'est la même émotion.
Ces 9 388 tombes toutes alignées à l'ouest, vers le pays natal,
le mémorial dans le jardin du souvenir portant le nom des 1 557 disparus .
L'âge moyen des combattants inhumés est de 22 ans.
Aujourd'hui, notre jeunesse est confinée...et déprimée.
L'après-midi, nous sommes allés découvrir les jardins d'Albizia.
La visite commence dans une chambre de verdures.
Des plantes garnissent les pieds des arbres.
J'aime bien "Baccharis Genistelloide", c'est un petit arbuste très graphique.
Deux potées encadrent l'allée qui mène au labyrinthe.
Pour Frédéric Tinard, le créateur des jardins,
l'idée du labyrinthe est de se perdre dès le début de la visite
comme dans le conte d'Alice au Pays des merveilles.
Des portraits en mosaïque donnent une ambiance de galerie contemporaine au labyrinthe.
Ces pièces uniques ont été réalisées par l'artiste local Agnès Michel.
C'est joli et les tableaux ont trouvé leur place dans le labyrinthe.
Il y a les tableaux et d'autres objets et plantes dans le labyrinthe...
Changement de décor avec la place de la fontaine.
Dans les pots poussent des agaves Regina Vittoria, des Schefflera impressa, un cycas revoluta
Dans la jungle, la plantation est très dense avec des plantes
qui viennent du Chili, de Nouvelle-Zélande, de la Réunion.
Ces végétaux aiment la chaleur, la tourbe et la fraîcheur du sol, l’humidité mais sans excès.
Protégées par les haies du bocage normand,
ces plantes résistent bien aux hivers normands même un peu rigoureux.
Un biotope s’est mis en place et elles se protègent les unes les autres.
Elles peuvent supporter des coups de froid ponctuels jusqu'à - 15°C.
Dans le jardin méditerranéen poussent lavandes, cordylines..
C'est dans cette partie du jardin que fleurit l'albiza, l'arbre qui a donné son nom au jardin.
Mais il faudra revenir en juillet pour voir fleurir l'arbre à soie.
un boudha, on est dans le jardin zen.
Admirez le feuillage du cornouiller controversa variegata lumineux !
Avant l'aménagement du jardin, l'endroit était une plaine aux chevaux.
Le cornouiller a les pieds dans la terre humidifiée du bocage et ça lui plaît.
Pour méditer tout en écoutant les oiseaux, l'endroit est idéal.
130 mètres de long, voici un beau mixed-borded.
Regardez comme cet arbuste au feuillage panaché est impressionnant,
et il y en a plusieurs dans le jardin.
Dans le mixed-border, c'est un foisonnement de vivaces, de graminées
et d'arbustes comme ce bel arbre aux faisans
A gauche, il y a du fenouil qui est très utile dans les haies.
C'est un fond d'écran parfait.
Des allées latérales permettent d'admirer l'arrière des plates bandes.
A l'autre extrémité du mixed-border, le point de mire sont les deux angelots
qui nous invitent à continuer la balade vers d'autres aménagements.
Les jardins reflètent les états d'âme du jardinier.
Des dires du concepteur de ces jardins,
il y a un parallèle entre les goûts du jardinier et l'évolution des jardins.
Nous avons vu les premiers jardins aménagés par Frédéric Tinard
dans lesquels il a mis en pratique toutes les connaissances apprises au cours de ses études.
Dans la suite que nous allons découvrir,
l'envie lui est venue de faire d'autres jardins avec moins de fleurs, moins de couleurs.
Les jardins s'étalent sur 2,5 hectares.
Cette belle surface a permis d'aménager des surfaces aérées, sobres et reposantes.
Ici, l'harmonie des couleurs est superbe.
La haie d'hydrangéas avec leurs énormes inflorescences est magnifique.
"Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où, le héron au long bec emmanché d’un long cou."
La haie de graminées est tout en souplesse et légéreté.
Dans cette partie plus récente du jardin, il y a encore des fleurs et de la couleur
mais par petites touches bien localisées.
Par contre ici, on fait claquer les cisailles pour maintenir les formes géométriques.
C'est le jardin de topiaires monochrome.
Derrière les topiaires une silhouette se dessine.
Cette sculpture a trouvé sa place dans cette allée à l'allure stricte.
C'est le métal qui apporte de la chaleur et un semblant de vie
alors que l'ensemble végétal semble de marbre.
J'aime bien la couleur rouille
Je vous avais prévenu, rien à voir avec les jardins du début.
C'est carrément un autre style, peut-être moins d'entretien.
On aime ou pas, le jardin minéral,
Montre - moi ton jardin et je te dirai qui tu es.
Frédéric Tinard le reconnaît. Sa conception du jardin évolue vers plus de contemporain,
moins de végétal et plus de minéral.
En me promenant dans ces jardins,
je me suis fait la réflexion que c'était la création d'un homme et pas d'une femme.
Pourquoi ? je ne sais pas, une certaine atmosphère..
La maison de maître en pierres de schiste du XVIIIème siècle a été entièrement rénovée en 2014.
Ouf le buis n'est pas malade !
La fin du parcours offre encore d'autres décors.
Ici le jardin d'hiver avec son tapis de bruyères blanches.
Un oeil en street-art sur une palissade en bois est l'oeuvre de Nicolas Chagnon,
artiste et photographe à Saint-Lô.
Les jardins d'Albizia ne sont pas que des jardins,
ils peuvent être de véritables terrains de jeux avec des chasses au trésor, recherches d'indices..
C'est le premier jardin que je visite avec un tel concept et c'est une bonne idée.
Dans les jardins d’Albizia, le plus gros du boulot, c’est la taille.
Pour s’opposer au fourmillement des arbres du bocage alentour,
les haies composées majoritairement d’ifs sont taillées au cordeau.
Une haie taillée en forme de griffes nous accueille dans le jardin de la sorcière et sa maison hantée.
"Nous avons choisi d’intégrer dans nos jardins un escape game qui s’appelle le Hameau des Sorcières.
Il a pour but de faire entrer un jeune public dans l’univers de la botanique
via la réalisation de formules magiques et de potions.
Les joueurs doivent identifier des plantes au sein du parc et les rapporter au Hameau des sorcières.
C’est un moyen pour nous d’initier des non-initiés au jardin et à la botanique tout en s'amusant."
Très bonne idée !
Les idées d'aménagement sont nombreuses dans les jardins d'Albizia.
Pas étonnant, son créateur est un paysagiste passionné.
Dans le prochain billet, nous resterons dans le Calvados
et nous irons découvrir un autre beau jardin, celui du château de Canon.
A bientôt et restez vigilant, le virus est malheureusement toujours là.