Les jardins botaniques royaux de Kew

Aujourd'hui nous allons nous balader dans les jardins botaniques royaux de Kew.

Situés le long de la Tamise, au sud-ouest de Londres, ces jardins paysagers historiques

ont été créés en 1759 durant l'exploration coloniale de la Grande-Bretagne

par la princesse Augusta de Saxe-Gotha-Altenbourg, la mère du roi George III.

Les botanistes de l'empire avaient alors compris l'intérêt de récolter des espèces du monde entier

et de les conserver en sécurité dans un seul endroit. 

Des échantillons de cette collection ont ensuite été utilisés pour créer de nouveaux jardins botaniques

dans des colonies britanniques comme l'Australie, Singapour et le Sri Lanka.

La collection compte aujourd’hui plus de 33 000 espèces de plantes,

d'arbres et de fleurs indigènes et exotiques.

En approchant de ces jardins, nous avons vu une foule très importante,

des familles qui se dirigeaient joyeusement, certains avec des paniers pique-nique,

vers le fameux stade de Twickenham.

J'en connais un qui aurait aimé faire un saut dans ce lieu mythique du rugby

mais notre programme bien chargé nous imposait

de commencer la visite des jardins dès leur ouverture.

C'est par la porte d'Elizabeth, "Elizabeth Gate" ,

une des quatre portes d'accès au public, que nous sommes entrés dans les jardins.

Le parc s'étend sur 130 hectares et il n'est pas possible de profiter des jardins en une seule journée.

Pour découvrir le plus de choses possibles, on passe trop rapidement dans certaines zones.

Mais c'est déjà suffisant pour s'en prendre plein les mirettes et avoir envie d'y revenir.

Elle grimpe souvent sur les façades mais elle est aussi intéressante sur un support plus bas.

Ici, la glycine borde des allées et sa floraison vaporeuse est mise en valeur.

Nous avons commencé la visite par le jardin du duc avec son jardin de gravier.

Pour les plantes qui ne supportent pas les conditions humides, le gravier est un substrat intéressant

car il permet à l'eau de s'écouler facilement.

Dans cette zone, les plantes peuvent survivre avec très peu d'eau.

Aujourd’hui, Kew n’appartient plus à la famille royale britannique.

En 1841, la reine Victoria a cédé les jardins botaniques à l’État.

L’institution cultive cependant ses liens avec la monarchie.

En 2016, le roi Charles, alors prince, en est devenu le parrain.

Le site est idéal pour apprendre tous les secrets du jardinage.

L'école profite de l'ombre prodiguée par les Eucalyptus dalrympleana et perriniana plantés en 1972.

Ces arbres de croissance rapide, résistent au froid et se sont adaptés rapidement au climat londonien.

Une centaine d'arbres ont reçu le label "d'arbre remarquable' dans les jardins de Kew

et ces eucalyptus en font partie.

Quand ça chauffe trop, les étudiants peuvent se rafraîchir les idées

et se ressourcer en venant se mirer dans les bassins d'eau.

Dans un des bassins pousse une plante originale, l'Eriophorum, appelée linaigrette,  

souvent utilisée dans les jardins aquatiques.

Sa floraison blanche et plumeuse ressemble à des fleurs de coton.

Allons découvrir le jardin de l'évolution.

"Traditionnellement, les espèces végétales sont regroupées en genres et familles

en fonction de leurs caractéristiques physiques.

Il a récemment été prouvé que cela n'était pas toujours exact,

car certaines plantes qui se ressemblent ne sont pas étroitement liées.

Aujourd’hui, Kew dispose de la technologie nécessaire

pour approfondir les éléments fondamentaux de toutes les espèces vivantes : l’ADN.

Le travail de Kew pour dévoiler l'Evolution Garden est désormais basé

sur des similitudes dans l'ADN

et de nouvelles connaissances sur la façon dont les plantes

et les champignons ont évolué au fil du temps.

Le jardin Agius Evolution est divisé en huit sections, séparées par des haies d'ifs basses

pour former des salons de jardin spectaculaires. "

Admirez la netteté de la coupe du gazon !

"Les connaissances sur l'ADN des plantes pourraient être la clé du développement

de nouveaux médicaments ou de la construction de villes résilientes au changement climatique.

La classification par ADN a réservé quelques surprises aux scientifiques.

On pensait que les plantes n'étaient pas liées parce qu'elles ne partageaient

pas de traits physiques communs, or :

le platane de Londres et la fleur de lotus sont liés,

les pivoines ne sont pas apparentées aux renoncules, malgré leur structure florale similaire,

la famille des orties est étonnamment proche de la famille des rosiers.

"Les expositions horticoles présentées dans chaque salle racontent des histoires captivantes

sur l'évolution des plantes qui contiennent des faits et des histoires fascinantes,

du lien entre les fraises et les orties à la famille des Astéracées,

dont presque tous les membres ont de fausses fleurs, des capitules, qui ressemblent à une fleur unique."

Geranium phaeum et Origan Aureum

On connaît la fougère aux belles frondes vertes mais moins la fougère "Dryopteris erythrosora"

dont les frondes roses à la naissance virent progressivement à l'orange cuivré

et au rouge pour finir vertes en hiver.

On rencontre de drôles de bestioles dans le jardin, comme ce jaguar paresseux

ou cet hippopotame à l'air malicieux.

Les plates-bandes sont très colorées.

L'asphodeline lutea appelée aussi bâton de Jacob est une plante vivace au feuillage bleuté

portant des épis de fleurs jaunes en étoile.

Elle pousse dans tous les sols secs et pauvres et elle est intéressante plantée en masse.

Après les plates-bandes généreuses, nous découvrons le jardin de rocaille

qui accueille des plantes qui supportent les dures lois de l'altitude.

le jardin de rocaille regroupe des plantes provenant de six régions montagneuses du monde :

• Les Alpes et Pyrénées européennes 
• La steppe d'Asie centrale et les ruisseaux et prairies de montagne de l'Himalaya 
• Haute montagne, prairies et tourbières d'Amérique du Nord 
• Patagonie balayée par les vents 
• Maquis méditerranéen et bergs et kloofs sud-africains 
• Les Alpes du sud de Victoria, d'Australie et les sommets de Nouvelle-Zélande .

Il y a plusieurs serres dans les jardins qui sont toutes intéressantes.

Cependant, compte tenu de la météo estivale, on y est passés sans trop s'attarder.

Il y a tellement de choses intéressantes dans les jardins qu'on ne peut pas tout voir

et nous avons privilégié le plein air.

Il y a cependant une serre où on s'est attardés car le spectacle est fascinant, c'est la serre aux nénuphars.

"Achevée en 1852, Waterlily House est la deuxième plus ancienne des serres de Kew

et c'est maintenant un bâtiment classé.

Elle comprend un étang circulaire, s'étendant sur 10 mètres.

Les poissons et un colorant alimentaire inoffensif noir sont utilisés

pour empêcher la croissance des algues dans l'étang.

L'eau noire aide également à créer de beaux reflets."

La serre des nénuphars est un endroit magique, c'est beau et il fait chaud !

Après les nénuphars, "Palm House" est une serre tropicale avec une végétation luxuriante.

Elle rassemble des palmiers, des bambous géants, des orchidées colorées.

Passons maintenant dans la maison alpine Davies.

Les plantes alpines comptent parmi les plantes les plus résistantes au monde.

Dans la nature, elles passent l'hiver en dormance, au sec à l'abri sous une épaisse couche de neige.

Au printemps, la fonte des neiges leur fournit l'humidité et la lumière pour fleurir et produire des graines.

La "Davies Alpine House" a été conçue pour recréer les conditions sèches, fraîches et venteuses dont les alpins ont besoin pour prospérer, sans utiliser de climatisation ni de pompes éoliennes énergivores.  

Le plus petit ne mesure pas plus de 10 cms et le plus ancien a 180 ans d'âge,

environ 60 bonsaïs sont regroupés dans la maison des bonsaïs.

Changement de décor avec un environnement aride favorable aux cactus et aux plantes grasses

qui s'adaptent aux déserts les plus inhospitaliers.

Inaugurée en 1862, the Temperate House est une serre botanique en fer forgé de près de 5 000 m².

C'est la plus grande serre victorienne au monde mais on n'a pas eu le temps d'aller voir

les plantes exposées à l'intérieur.

Elle est visible de loin, la pagode de 50 mètres de haut et 15 mètres de diamètre

qui trône au fond du parc.

Les courageux pourront monter les 253 marches pour avoir un panorama époustouflant sur le parc.

Chaque niveau est plus étroit de 30 cms que son niveau inférieur.

Ambiance zen assurée avec cette reconstitution d'un jardin japonais.

Le site de Kew est immense et il est très agréable de se promener à l'ombre des arbres

dont certains sont remarquables.

Un des arbres les plus rares est le dragonnier saphir.

Au printemps, il porte de jolies fleurs violettes avant l'apparition des feuilles.

En 1992, une expédition à Taïwan a découvert cet arbre en voie de disparition

poussant sur les hauteurs dans les collines au-dessus de Chiayang.

Des graines ont été rapportées et plantées à Kew en 1995.

Au printemps, des arbres ont une belle floraison blanche comme

l'arbre aux mouchoirs, Davidia involucrata,

l'alisier blanc, Sorbus aria, et l'Halesia diptera

L'exposition d'aquarelles dans une salle de l'herbarium m'a beaucoup plu.

On a passé une très belle journée dans les jardins de Kew.

On serait bien restés encore un peu mais l'heure était venue de reprendre l'Eurostar.

Dans le prochain billet, nous irons découvrir un autre jardin.

Alors à bientôt pour de nouvelles balades.

Comments

[PHILIPPE D]

C'est un endroit dont je n'ai jamais entendu parler. Je le découvre donc avec toi.
Mon coup de cœur va à la pagode !
Je suis étonné de voir cette fougère d'une couleur bien particulière !
Merci pour la visite.