Jardin du Mollberg, 32 rue de la forêt 67190 MOLLKIRCH
On pourrait penser qu'il se la coule douce sur la terrasse
à contempler ses bonsaïs et écouter le chant des oiseaux.
Oui certainement qu'il prend le temps de méditer et de se reposer,
mais vous allez découvrir l'énergie que Michel Knipilaire a du déployer
pour aménager et entretenir son jardin.
On est à l'orée d'une forêt, en bas du massif du Mollberg (532m).
Le terrain est en pente et on accède à l'arrière de la maison par des escaliers.
La visite commence sur la terrasse, un endroit calme, sobre, à l'esprit japonisant.
On retrouve les symboliques de l'art nippon au jardin
comme la fontaine en pierre avec sa louche en bambou,
la mer de graviers,
les lanternes,
des arbres taillés en nuage, en niwaki, cet art topiaire japonais
qui consiste à former des plateaux dans la ramune des arbres,
un îlot de verdure au milieu des graviers.
Un bassin d'eau délimite l'extrémité de la terrasse
tandis qu'une petite cascade annonce le dénivelé du terrain.
Admirez ce camaieu, quelle diversité de feuillages verts.
Le tableau est apaisant et lumineux.
Le jardin est étroit et il pénètre comme une langue dans la forêt de Mollberg
Nous sommes le vendredi 2 juin 2023 et l'après-midi est estivale, il fait chaud.
Le jeu des ombres et des lumières est magique dans ce jardin.
Une lègére brise agite les branchages et fait onduler le demi-jour.
Il n'y a pas d'éclairage direct du soleil ni d'obscurité sous la pénombre des arbres.
On se sent bien dans cette atmosphère tamisée mais il n'est pas facile d'immortaliser le décor,
la prise de photos n'est pas aisée mais c'est accessoire, l'important est le ressenti,
l'émotion du moment.
L'allée est par endroit bordée de plantes taillées en boule
ou d'un rideau de cannes de bambous.
Une montée toute douce nous conduit sur une terrasse aménagée en un palier intermédiaire.
Avant d'attaquer la suite du parcours qui est légèrement plus abrupte,
on peut s'isoler et faire une halte à l'ombre d'un hydrangéa petioliaris.
Les petites fleurs blanches de cet hortensia grimpant forment une tonnelle vaporeuse.
Il y a beaucoup de plantes dans le jardin dans les tons verts
et seules quelques couleurs douces se fondent dans le décor :
de jolies pivoines jaune d'oeuf,
une plante herbacée, la silène, cousine des oeillets,
des géraniums qui forment de beaux couvre-sols,
des aulx violets.
Plantes d'ombre par excellence, les hostas prospèrent dans le jardin du Mollberg
et on aime leur feuillage généreux, uni ou panaché.
On arrive à l'extrémité du jardin, la partie la plus élevée intégrée dans la forêt,
regardez le dénivelé !
Le jardin du Mollberg est un refuge LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux),
un lieu accueillant pour la biodiversité.
On a entendu chanter des merles et apercu des mésanges.
Les murs de gabion d'aspect rustique s'intègrent parfaitement dans le paysage
et sont des lieux de vie pour la faune sauvage.
On n'en a pas vu mais des orvets se la coulent douce dans les pierres.
Ils sont des alliés du jardinier, mais je ne suis pas copine avec les reptiles !
Imaginez l'énergie déployée pour aménager et entretenir le jardin.
Il faut monter, descendre, remonter... c'est pas pour les têtes de linotte
car vaut mieux ne rien oublier quand on va travailler sur les hauteurs.
Le jardin du Mollberg est une réussite
car il s'intègre naturellement et en douceur dans le décor forestier.
A bientôt pour de nouvelles balades.