Jardin de Glendurgan Cornouailles anglaises
La péninsule des Cornouaillles dans le sud ouest de l'Angleterre est influencée par le Gulf stream.
Dans cette région au climat particulièrement doux et humide,
les deux frères FOX, Charles et Alfred,
ont aménagé dans les années 1820, chacun à leur manière, un jardin
dans les vallons surplombant la rivière Helford.
Nous avons découvert dans le dernier billet le jardin de Trebah réalisé par Charles Fox.
Aujourd'hui nous allons visiter le jardin de Glendurgan.
Tout en ayant, comme deux frères, des airs de famille, les jardins sont différents.
C'est ce que nous allons découvrir. Let's go !
Pourquoi cet animal sur les murets ? parce que fox en anglais, c'est le renard .
La visite commence en haut de la vallée de Glendurgan
et plusieurs chemins nous permettent de descendre jusqu'à la plage de Durgan
sur les rives de la rivière Helford.
Le jardin est très boisé avec de nombreuses variétés d'arbres
et les allées sont bordées d'une végétation luxuriante, exotique ou de fleurs sauvages.
De par sa surface boisée, son caractère naturel, Glendurgan est plus un parc qu'un jardin.
L'arbuste à la floraison de petites marguerites blanches est très joli
Le jardin est magnifique en toutes les saisons mais il explose de couleurs au printemps
avec les rhododendrons, camélias, azalées...
Il y a de très beaux arbres comme ce Davidia appelé l'arbre aux mouchoirs
en raison de ses larges bractées blanches qui peuvent mesurer jusqu'à 20 cms de long.
C'est son tronc qui est remarquable.
La myrte Luma (luma apiculata) est un grand arbuste
dont le tronc de couleur grisatre vire à l'orange en vieillissant.
Il y a aussi de très vieux arbres imposants dans le jardin.
Le parrotia persica, appelé également arbre de fer, pousse lentement
et celui-ci doit être très âgé car ses branches s'inclinent jusqu'à terre.
Le magnolia de Campbell peut atteindre 20 mètres de hauteur.
Celui-ci a également une croissance très lente et sa grande hauteur suggère un âge respectable.
L'araucaria a une belle forme pyramidale et conique.
Ses branches sont couvertes de feuilles en forme d'écailles très piquantes,
d'où son surnom de désespoir du singe.
Elles ont l'allure des arbres, mais elles n'en sont pas malgrè leur haute taille
car les fougères arborescentes n'ont pas de tronc mais un stipe.
Ce faux-tronc rouge-brun fibreux est recouvert des débris des anciennes frondes et de leurs pétioles.
Sa couronne de feuilles luxuriante lui donne l'allure d'un palmier.
Autre plante monstrueuse qui se plaît dans les zones humides,
le gunnera ou rhubarbe géante.
Et nous voilà au point phare du jardin, le labyrinthe de lauriers -prunus.
Créé pour divertir ses 12 enfants (!),
Alfred Fox a concu le labyrinthe comme un serpent enroulé sur la pelouse.
Les allées s'étalant sur 1,5 kms sont de plus en plus serrées au fur et à mesure qu'on se rapproche du centre.
Des trachycarpus fortunei (palmiers de Chusan) émergent du labyrinthe
et une maison d'été au toit de chaume se trouve en son centre.
Mardi 16 mai, les glaieuls, jacinthes des bois et ancolies fleurissent la prairie.
Au printemps, des fleurs sauvages agrémentent les zones herbeuses qui dévalent le vallon.
Elles prospèrent dans les sols humides, bluebell, la jacinthe des bois
forme de beaux tapis bleus.
Le jardin est une zone humide où les mousses et plantes épiphytes n'ont pas besoin de terre pour pousser,
elles prennent l'humidité et des nutriments de l'air et de la pluie.
On peut faire une pause sur le siège du bateau posé sous les arbres
mais le mieux est d'aller directement sur la plage.
Et là, on s'évade en regardant partir les embarcations.
La famille Fox a donné en 1962 la propriété du jardin de Glendurgan au National Trust.
Fondé après la révolution industrielle et l'exode rurale,
le National Trust (NT) est une organisation caritative privée
fondée dans le but de conserver et de mettre en valeur des monuments et des sites d’intérêt collectif.
Le Trust est devenu le premier propriétaire terrien privé du pays avec plus de 500 lieux historiques
et réserves naturelles (maisons, châteaux, jardins, parcs....)
250 000 hectares de terres, plus de 1 000 kilomètres de côtes...
Plus de 61 000 bénévoles de tout âge œuvrent pour le NT sur le territoire britannique.
Jardiniers, techniciens, personnel d’accueil ou experts comptables....
ils sont nombreux à assurer son fonctionnement.
On a rencontré des bénévoles dans les jardins, de tout âge et toujours plein d'entrain.
Certains gèrent l'accueil, la billetterie... d'autres travaillent dans les jardins
et tous sont ravis de discuter avec les visiteurs.
C'est épatant.
A Glendurgan, les trois jardiniers qui travaillent dans les jardins sont aidés par des bénévoles.
La bénévole qui nous a accueillis nous a expliqué qu'elle s'était engagée à venir tous les mardis
à Glendurgan pour entretenir le jardin et assurer l'accueil du public.
Autrefois Glendurgan était célébre pour ses vergers
et on disait qu'il y avait 78 variétés de pommes au milieu du 19ème siècle
ainsi que des nectarines, des pêches et d'autres variétés de fruits.
En rappel à ce passé arboricole fruitier, un verger a été aménagé
et des ruches y ont été installées en 2019.
On peut dire que Trebah et Glendurgan ont des airs de famille
de par leur emplacement dans les vallons surplombant la rivière Helford,
mais ils sont différents avec une ambiance différente.
Trebah a une végétation plus exotique, plus colorée, avec de beaux plans d'eau
tandis que Glendurgan possède une plus grande variété d'arbres
et le jardin se démarque par son célèbre labyrinthe.
Comme le dit la chanson,
"Entre les deux, mon coeur balance, je ne sais pas lequel aimer des deux".
J'ai pris beaucoup de plaisir à déambuler dans les deux jardins
et je ne peux pas les départager, ils sont tous les deux remarquables !
Dans le prochain billet, nous resterons dans les Cornouailles anglaises pour aller visiter un autre jardin
plein de charme, le jardin de Trerice.