Jardin "Les ifs" 67 730 CHATENOIS, 8 rue du maréchal Foch
Devant nous se dresse une propriété qui ne répond pas à l'image de la maison alsacienne traditionnelle
à colombages et fleurie de géraniums.
Construite dans les années 1900 par le gouverneur militaire allemand de la place de Sélestat,
elle est restée dans son jus. Côté rue, pas de fantaisie, ça file droit.
Le dépouillement de l'espace engazonné participe à l'austérité du lieu.
Dommage que la vue offerte aux piétons, le côté pile, se soit pas à l'image du côté face.
Début juin, les rosiers apportent néanmoins de la légéreté, une certaine élégance au tableau,
comme ce Pierre de Ronsard avec son port retombant et ses grosses fleurs doubles.
Les fleurs en forme de coupe et au coloris crème rosé ont beaucoup de charme.
On va découvrir dans le jardin une grande variété de rosiers.
Si l'avant de la propriété est dénudé, à l'aspect contenu,
c'est un décor plus chaleureux que nous réserve l'arrière de la maison.
Tout d'abord, l'extension à pans de bois apporte une touche de couleur et de chaleur.
Ensuite le jardin est un fouillis de plantes qui s'épanouissent à l'ombre de nombreux arbres.
C'est un désordre réfléchi qui rappelle les jardins de grands-mères comme on les aime.
Des pots de sedums prennent le soleil sur les marches et les rebords de fenêtres de la maison.
Ces plantes succulentes rustiques peuvent être facilement multipliées par bouturage
et elles font des cadeaux sympas pour les amis, voisins
et quelquefois pour les visiteurs qui savent montrer leur engouement pour le jardinage.
On en a visité des jardins mais c'est la première fois qu'on nous fait le coup.
A l'entrée du jardin, une des hôtes nous a fait tirer au sort un billet dans un chapeau
en nous précisant que la récompense serait une plante succulente si on répondait aux questions.
Mamamia, nous voilà embarqués dans un jeu de piste.
Quand je visite un jardin, je commence par regarder la vue d'ensemble
puis je détaille en flânant. Je prends des photos, je me baisse, fais des gros plans
je m'assois sur un banc, bref je me laisse aller ...
Mais là, on avait une mission, explorer le jardin pour tenter de répondre aux énigmes.
Ca a l'air simple de trouver le nichoir à rouge-gorge.
Mais détrompez-vous car des nichoirs, il y en a tout plein dans le jardin !
Avec des trous de 25 à 28 mm de diamètre, c'est pour les mésanges bleues,
avec des trous de 32 mm, c'est pour les mésanges charbonnières...
Ici, il fallait trouver un nichoir semi ouvert pour le rouge-gorge!
Après discussion, explication, commentaire avec la propriétaire sur les différents nichoirs
installés dans les arbres, on a trouvé le fameux nichoir.
Pour le calcul de la longueur des haies, c'est Roland qui s'y est collé.
Ses enjambées étaient certainement trop grandes car son calcul a dépassé -un peu- la réalité.
Pour confirmer le métrage, la propriétaire nous a même montré le plan cadastral.
Voyez, pas question de répondre au questionnaire à la légère, ce n'était pas des devinettes Carambar.
L'esprit du gouverneur militaire allemand plane encore dans les lieux, "Disziplin, disziplin !"
Finalement, le plus facile à trouver était les pommes de terre qui poussaient sur le compost
et le nombre d'ifs taillés en boule.
Pour les papavéracées, j'ai su en citer trois : coquelicots, pavots et eschscholtzias...
Quelle épreuve mes amis, finalement malgré quelques lacunes,
on a passé le test avec réussite et on est reparti avec un aeonium
qu'on a replanté -une fois rentrés à la maison- dans un pot avec des joubarbes.
On s'est donné du mal pour l'avoir alors on va le chouchouter cet aeonium
en souvenir de cet visite inédite mais sympathique.
Regardez au loin le paysage verdoyant.
La commune de Châtenois se situe dans la très jolie région de la route des vins.
Quel changement d'atmosphère à l'arrière de la maison, ici c'est détente au jardin.
J'aime beaucoup l'ambiance du jardin naturelle et colorée.
Les pivoines arbustives se plaisent à l'ombre des arbres
Les fleurs sont généreuses.
Parmi les vivaces, Stachys lanata ou épiaire de Bysance
habille les bordures des massifs de son gris argenté et j'aime bien la couleur.
C'est un excellent couvre sol qui ravit les enfants avec ses feuilles duveteuses.
Ici la tonte est raisonnée, on tond seulement là où c'est nécessaire.
Si les allées tondues assez court facilitent le passage, elles permettent aussi de
mieux distinguer visuellement les massifs et les espaces.
Elles apportent également de la netteté, évitant d’avoir un jardin qui fasse trop négligé.
La pousse libre favorise la biodiversité et le repos du jardinier qui a moins à tondre.
Une partie du jardin est consacrée au potager.
Des eschscholzias jaunes poussent dans le potager. Aussi compliqué à écrire qu'à prononcer,
c'est plus simple de les appeler pavot de Californie.
Rappelez vous le questionnaire, elles font partie de la famille des papaveraceae, comme le coquelicot.
Dans le prochain billet, nous visiterons le jardin de Mollberg,
un jardin à flanc de colline à l'esprit japonisant et apaisant.
Alors à bientôt