Jardins de Castillon [14490 Balleroy]
" " A Castillon, dans cette région de Normandie appelée le Bessin,
une prairie domine une vallée boisée au fond de laquelle coule une rivière.
Au centre de ce terrain, un vieux pommier !
C'est de ce point symbolique que Colette Sainte-Beuve a construit le jardin
dont elle a toujours rêvé : un lieu intime et propice à la méditation. " "
Vivre au jardin N° 41 /1992, Les jardins de Castillon.
La visite des Jardins de Castillon commence dans le jardin des quatre terrasses
clos de haies d'ifs, de charmes et d'arbustes variés.
La haie de topiaires est très élégante.
Regardez bien, on devine un oiseau dans l'arbre à droite.
"" Oiseau de fer qui dit le vent
Oiseau qui chante au jour levant
Oiseau bel oiseau querelleur
Oiseau plus fort que nos malheurs
Oiseau sur l’église et l’auvent
Oiseau de France comme avant
Oiseau de toutes les couleurs.""
(Louis Aragon, Le Nouveau Crève-Coeur, 1948)
La première terrasse accueille des graminées et des vivaces.
Mardi 22 septembre 2020, les fleurs d'automne égaient le jardin.
Les anémones du Japon colorent de rose et de blanc les parterres,
les hydrangéas sont vaporeux et généreux.
Et là, j'adore l'harmonie et la douceur des couleurs !
Admirez le spectacle, moi je ne m'en lasse pas !
En automne dans le jardin bleu, ce n'est plus la saison des lavandes, des népétas et des statices,
c'est le feuillage duveteux et bleu-gris des Stachys ou oreilles d'ours qui teinte le sol.
Aux quatre coins du jardin bleu ont été plantés un Cornus controversa "Variegata",
un cornouiller panaché au port étalé que les britanniques surnomment
"wedding cake tree", l'arbre gâteau de mariage !
Son feuillage panaché de blanc contraste avec le bleu-gris dominant.
Dans chacun des jardins, on peut se poser sur un banc histoire d'admirer le lieu.
Le jardin des hémérocalles est un havre de fraîcheur.
Le bassin est recouvert de feuilles de nénuphars. Autour les feuillages des hostas forment un tapis
L'endroit est propice à la méditation et à la lecture
comme en témoigne cette jeune fille absorbée par son livre.
Sur un bel espace engazonné, des volutes de buis serpentent autour de noisetiers, parrotias et gléditzias.
Plus loin, on peut déambuler dans un labyrinthe de buis
qui n'est pas touché par la pyrale ou d'autres maladies. Le buis a l'air en bonne santé.
On a discuté avec un des jardiniers qui taillait les haies.
La taille lui prend deux mois par an,
les caducs sont taillés au printemps, les buis en août et les persistants à l'automne.
Nous quittons les jardins les plus récents créés en 1999 pour nous diriger vers d'autres jardins.
La grande allée qui sépare les jardins thématiques est bordée d'une série d'arbres intéressants
dont un Davidia (arbre aux mouchoirs)
On accède au premier jardin créé en 1985 en passant sous une gloriette en bois.
C'est au printemps qu'il faut venir voir la floraison rose-gris de la clématite "Marjorie".
Nous découvrons le jardin d'eau.
C'est un foisonnement de plantes et on devine à peine sous les feuilles d'automne
le vaste bassin rectangulaire dévolu aux nymphéas.
Dans ce coin de fraîcheur, les plantes vivaces se plaisent :
ligulaires, astilbes, dermera paltata, rodgersia, fougères...
Une haie d'ifs s'ouvre sur le bassin octogonal aux nymphéas,
les agapanthes en pots sont défleuries depuis la fin juillet.
J'aimerais bien savoir ce que se racontent ces deux canards.
Une belle moquette verte se déroule jusqu'au banc au fond de l'allée des fleurs.
En septembre, on y trouve des sedums, des asters, des roses..
Il est original avec ses baies rouges, c'est un arbousier ou l'arbre aux fraises.
Le propriétaire, qu'on a rencontré dans cette belle allée, nous a expliqué
que le jardin avait un peu souffert de la sécheresse mais qu'il n'était pas arrosé.
Changement de style avec le jardin oriental.
Comme sorti de nulle part, une pagode déchire le camaieu vert des feuillages.
Le jardin des senteurs profite d'une situation ensoleillée.
On y trouve des plantes condimentaires, aromatiques et médicinales
et il suffit de froisser une ou deux feuilles pour découvrir leur odeur agréable :
menthe, thym, fenouil, estragon, basilic ...
Après avoir passé sous la pergola, on découvre la clairière,
une petite prairie garnie d'une myriade d'arbustes variés
à l'ombre d'imposants bouleaux aux troncs blancs.
A la fin de la visite, on peut se faire plaisir en allant faire un tour dans la pépinière contiguë au jardin.
Pour ne pas se laisser tenter car on ne sait pas résister, on n'y est pas allé ! C'est une solution radicale.
On était en vacances et on n'a pas voulu s'encombrer de plantes.
On a bien apprécié la balade dans les jardins de Castillon,
ces jardins sont vraiment remarquables.
Dans le prochain billet, nous resterons dans le Calvados
pour découvrir les jardins du château de Vendeuvre.
Alors à bientôt et prenez soin de vous car la covid est toujours là.