Les Jardins de LY |80140] SENARPONT
Dimanche 10 juillet 2022, nous avons combiné deux visites de jardin
situés à un quart d'heure en voiture l'un de l'autre.
Après le jardin floral du château de Digeon le matin,
nous sommes allés l'après-midi à Senarpont visiter les jardins de LY. (sur RDV)
Pourquoi LY ? tout simplement parce que ce sont les initiales des prénoms Louisette et Yves,
ces néophytes passionnés qui ont- massif après massif- créé les différents espaces des jardins.
Depuis le décès de son mari en 2015, Louise Pitau gère seule l'entretien des jardins et vous allez voir,
il y a de quoi faire avec 12 000 m² de terrain.
Elle nous a prévenu que les jardins n'avaient plus l'allure d'autrefois quand quatre mains
en prenaient soin. C'est une réflexion que l'on se fait souvent quand on visite des jardins.
Qu'adviendront-ils quand le jardinier passionné ne sera plus à même de chouchouter son eden...
Ne laissons pas nos pensées filer vers de tristes suppositions, mais profitons de l'instant présent
pour visiter les jardins de Louisette et d'Yves.
Nous commencons par le jardin japonais avec son pont rouge,son tori, son boudha et ses lanternes..
Louisette et Yves ont choisi le symbole de la rivière sèche pour faconner le jardin japonais :
la rivière prend sa source sur la montagne et va se jeter dans le bassin japonais.
Son parcours symbolise le cours de la vie, les galets représentent les embûches,
le bassin d'eau le calme de la retraite et de la vieillesse.
Que ce soit le minéral ou le végétal, tout est en nombres impairs,
lesquels auraient une valeur plutôt positive dans la culture traditionnelle nippone.
Les galets proviennent de Cayeux sur Mer situés à une quarantaine de kilomètres.
Une allée de pas japonais nous guide vers un impressionnnant étal de bonsaïs.
Louise ne les compte plus mais il y en a environ 130. C'est impressionnant !
C'est mon Roland qui est resté bouche bée devant tous ces pots.
Faut pas croire, plus c'est petit et plus ça demande des soins.
Rempotage, taille, ligaturage et surtout arrosage non-stop quand il fait chaud pour humidifier le pot.
On a douze bonsaïs à la maison mais hors de question de faire dans la collectionnite
et d'en avoir plus car quand on part en vacances, on ne peut pas les laisser seuls !
Sans arrosage en été, on les retrouveraient desséchés, déshydratés, momifiés sans espoir de résurrection.
Nous avons beaucoup de chance de pouvoir compter sur Muriel notre voisine
qui se charge de venir les arroser au moins une fois par jour en été.
Sans entretien, un bonsaï reprend vite sa taille normale et sans arrosage en été, il crève!
C'est Yves qui bichonnait ces petits arbres et sans lui, certains ont repris un peu de leur aise.
Heureusement pour l'arrosage, le goutte-à-goutte facilite les choses.
Je laisse à chacun le soin d'imaginer ce que ce petit sumo est en train de faire.
Il n'est pas posé sur du gazon mais sur du phyla, une plante stolonifère
qui a besoin de soleil pour former des tapis denses.
Les ifs aujourd'hui laissés en freelance délimitent les parterres et encadrent les allées avec fierté.
Légumes, aromates, vivaces, c'est une explosion de couleurs et un paradis pour les insectes et abeilles.
Il y a de nombreuses décos disséminées dans le jardin.
Ce sont des" bricoles récupérées pour pas cher" dans les ferrailleries
et qui ont été retapées par Yves. C'est bien les maris bricoleurs !
Après la fée bienveillante,
nous avons rencontré une dame de fer très élégante, mise sur son trente-et-un,
but it's not Mrs Tatcher.
L'allée centrale du jardin est une arête de poisson dont les nageoires partent vers les allées.
J'aime bien ce coin du jardin, accueillant, apaisant.
C'est en visitant les jardins de Durby en Wallonie belge que Louisette et Yves
ont eu un coup de foudre pour les topiaires et qu'ils sont rentrés à la maison avec plein d'idées.
C'est ainsi que la création des jardins de LY a commencé...
Il brille de mille feux et ne passe pas inapercu avec son feuillage doré,
c'est Libertia Goldfinger, l'iris de Nouvelle Zélande.
Quelques fleurs colorées subliment la floraison généreuse et immaculée de l'hortensia
à feuilles de chêne.
On est entré dans la partie du jardin
ombragé tout d'abord par les bambous et ensuite par de beaux arbres.
Dans les mares réalisées par les élèves d'un lycée horticole voisin pullullent des insectes et des batraciens.
Dans cette zone humide, le Gunnera géant prend ses aises et offre un graphisme spectaculaire.
Dans le poulailler se promènent des poules, des coqs, des paons,
des oies de Guinée, des bernaches....
Le pavillon japonais marque le passage vers l'arrière de la maison.
Celles-ci sont silencieuses et figées, s'il s'y risquait, le renard s'y casserait les dents.
Il n'est pas que le désespoir du singe, j'avoue que j'ai une certaine aversion pour l'araucaria
qui m'a toujours rebutée avec ses feuilles en forme d'écailles pointues et coupantes.
Nous avons passé une très belle après-midi en compagnie de Louisette
qui nous a raconté son bonheur d'être dans son jardin.
On ne doute pas que son jardin, c'est son paradis.
Dans le prochain billet, nous resterons dans la Somme pour découvrir le jardin des plantes d'Amiens.
Alors à bientôt