Les jardins de Valloires (80 120 ARGOULES)
C'est avec les jardins de Valloires que nous terminons notre périple dans la baie de Somme.
Nous avons visité les jardins de Valloires par trois fois et toujours avec le même plaisir,
en 2012, 2019 et 2022.
Les deux premières fois, nous avons couplé la visite des jardins avec celle de l'abbaye
mais pas en 2022, on avait encore en mémoire l'histoire de la fameuse Thérèse Papillon.
La partie du jardin la plus proche de l'abbaye est occupée par une roseraie
associée à des “simples” (plantes médicinales), des condimentaires et des légumes présentés en carrés.
Mai 2012, les couleurs sont douces
et les tulipes sont à l'honneur.
Juillet 2022, les bulbeuses ont laissé la place aux salades qui forment un damier original.
10 septembre 2019, c'est la fin de l'été et les roses remontantes sont de toute beauté.
14 juillet 2022, alors que le reste de la France souffre de la canicule
et suffoque sous des températures anormalement élevées,
la baie de Somme a chaud mais la chaleur est encore supportable.
Les parterres sont généreusement fleuris,
seules les allées engazonnées portent les stigmates de la sécheresse.
Les jardins de Valloires s'étendent sur 8 hectares et présentent 5 000 espèces
et variétés de roses anciennes et d'arbustes.
Parmi les nombreuses variétés de roses, on retrouve les emblèmes de la Picardie :
la rose « Jardins de Valloires » créée par le rosiériste André Eve
et baptisée en 1992 par Catherine Deneuve,
ainsi que la "rose des Cisterciens" créée par Delbard, baptisée le 5 juillet 1998 à Valloires
qui célèbre les 900 ans de la création de l'Ordre de Cîteaux.
"Souviens-toi ça parlait de la Picardie
et des roses qu'on trouve là-bas..."
En toutes saisons, des plantes égaient les parterres.
Après la roseraie, une grande pelouse d'un hectare met en valeur l'allée centrale
qui débouche sur le cloître végétal, réplique en négatif du cloître minéral.
Il est composé d'ifs dont la taille régulière marque la maîtirse de l'homme sur la nature.
Bordant le jardin à la française, un talus sec mène au jardin des « îles ».
Les fleurs qui bordent le talus sont blanches
pour ne pas altérer la simplicité de l'architecture centrale du jardin.
Le blanc marque la pureté cistercienne de l'endroit et rappelle l'aube de laine blanche des moines.
L’allée des Cerisiers est formée de 40 cerisiers "Mont Fuji" au port horizontal à grandes fleurs blanches,
doubles et parfumées, qui s’épanouissent début avril.
La floraison est furtive alors une photo permet de se rendre compte de la beauté de l'allée
quand les cerisiers sont en fleurs.
Le jardin des îles expose une collection d'arbres et des arbustes.
Gilles Clément a accordé le nom d’île aux différents regroupements de végétaux
pour évoquer une promenade dans un archipel.
On y trouve «l' île des épines douces » qui accueillent les ronces,
mûres et framboises, le févier, cognassier, faux poivre de Sichuan..
«l' île d'hiver » pour les arbres à écorce rouge, verte, rose ou blanche : bouleaux, érables, cornouillers.
En hiver on y trouve les perce-neige, les roses de Noël...
il y a aussi «l' île d'argent », «l' île d'or »,
«l' île pourpre » pour les plantes à feuillage décoratif, «l' île aux papillons »,
«l' île aux cerisiers fleurs »..
Après les îles, la vue se dégage sur une prairie.
Il ne passe pas inapercu avec son feuillage lumineux,
le mélèze du Japon pleureur a des feuilles caduques de couleur vert tendre.
A l'automne il prend une superbe coloration jaune doré. Sa croissance est lente.
Il est qualifié de pleureur car ses branches poussent horizontalement, assez lentement.
Moyen écologique de nettoyer la prairie grâce à la tondeuse sur pattes,
le mouton d'Ouessant.
Elle a du style et je la trouve jolie mais c'est une plante très toxique,
urticante qui provoque des brûlures avec le soleil.
Il ne faut surtout pas toucher à la berce du Caucase.
Considérée comme invasive car elle se développe très rapidement,
il faut couper ses inflorescences avant qu'elles ne montent en graines
afin de limiter sa propagation.
Son inflorescence se présente en larges ombelles qui peuvent atteindre jusqu'à 60 cms de diamètre.
Le savonnier koelreuteria est parfois appelé également "arbre à lanternes".
En juillet, de grandes panicules de fleurs jaunes apparaissent
et sont suivies dès le mois d'août de fruits renflés rose bronzé
en forme de lanterne contenant quelques graines noires.
Les jardins épousent le relief avec un dénivelé de plus de 25 mètres
entre la partie la plus haute et la partie la plus basse.
En 2003, Vincent Delaitre et Gilles Clément ont conçu un nouvel espace de 6000m²
consacré à l'évolution des plantes depuis leur arrivée sur terre.
Il présente notamment des plantes primitives, comme les fougères, les prêles et les mousses,
les arbres aux 40 écus...
Le sol est récouvert de pouzzolane pour évoquer l'activité tellurique aux origines de la terre.
Cet espace est dédié à un grand naturaliste de la région : Jean Baptiste Lamarck né près d'Amiens.
Auteur des premières théories de l'évolution, il inventa le mot Biologie,
imagina le principe de la météorologie nationale et conçut la classification des invertébrés.
On lui doit aussi des textes très éclairés pour l'époque sur l'écologie.
Nous terminons la visite par le jardin de marais, ou jardin de tourbière.
De petits canaux et des fontaines alimentent un long bassin rectangulaire
qui souligne l’harmonie entre l'abbaye et la vallée de l’Authie.
Aux fleurs de la berge qui bordent le bassin se joignent des fougères,
des bambous, des plantes grimpantes et des espèces aquatiques
Bien évidemement, au cours de notre séjour,
nous avons re-visité les hortillonnages à Amiens et son festival international,
le parc du Marquenterre, la maison de l'oiseau...
Mais voilà, les bonnes choses ont une fin et nous quittons la baie de Somme.
Dans le prochain billet, direction l'est pour aller en Bourgogne du sud
visiter les jardins du château de Cormatin.
Alors à bientôt